Alors, qu’est-ce que l’hallux valgus ? Il s’agit d’une déformation lente et progressive du gros orteil, qui touche davantage les femmes que les hommes. En général, on compte environ neuf femmes pour un homme souffrant d’un « oignon ». Il existe deux types d’hallux valgus, l’un qui survient à l’adolescence, l’autre qui est plus fréquent chez les adultes. Même si les chaussures que nous portons peuvent augmenter le désalignement, ce n’est généralement pas le cas, alors mesdames, ne vous inquiétez pas de porter des talons ! Il y a beaucoup de femmes qui portent des talons tous les jours et qui n’ont jamais eu d’hallux valgus. Il existe deux types de chirurgie qui peuvent aider à résoudre ce problème.
Si vous voulez en savoir plus à ce sujet, continuez à lire l’article du Dr Rayan Baalbaki.
Rien ne sert de souffrir, venez plutôt consulter !
Les talons font partie intégrante de la garde-robe féminine. Mais, au-delà du look, les talons provoquent-ils vraiment des déformations du pied, appelées hallux valgus ou plus communément oignons ? Rencontre avec le Dr Rayan Baalbaki, spécialiste en chirurgie du pied à la Clinique de Montchoisi à Lausanne.
Qu’est-ce que l’hallux valgus ?
Il s’agit d’une déformation lente et progressive du gros orteil, plus communément appelé « oignon ». Cette déformation se retrouve beaucoup plus fréquemment chez la femme que chez l’homme : elle touche en général 9 femmes pour 1 homme.
Est-ce lié à l’âge ?
Il existe deux types d’hallux valgus : le juvénile, plutôt constitutionnel, apparaissant lors de la croissance vers l’adolescence, et le dégénératif, le plus fréquent, apparaissant chez le sujet adulte. Donc oui, tout comme l’arthrose, l’hallux valgus tend à se développer avec l’âge et le vieillissement des structures ostéo-articulaires.
Toutefois, il n’y a pas vraiment de limite d’âge ni de déformation – petite ou grande – pour envisager une opération. Il est nécessaire de proposer un traitement à la carte, adapté à chaque patient, en fonction de ses attentes, sa qualité de vie, sa demande fonctionnelle, ses comorbidités, …
Les talons ont-ils un effet direct sur la déformation du pied appelée hallux valgus ?
Certes, les chaussures serrées, étroites, pointues et les talons peuvent aggraver un terrain prédisposant. Toutefois, beaucoup de femmes qui portent des talons aiguilles au quotidien ne développeront jamais d’hallux valgus.
Il s’agit avant tout d’une origine multifactorielle avec un facteur génétique prédisposant important (pieds égyptiens par ex. : premier orteil plus long que le deuxième), pieds plats, hyperlaxité ligamentaire, …
Les femmes ne doivent donc pas se culpabiliser de porter des talons.
Peut-on prévenir un hallux valgus et l’éviter ? Si oui, comment ?
Oui, tout à fait. Si vous avez des prédispositions et que la déformation se développe progressivement, la première chose à faire est d’adapter les chaussures. Je dis toujours à mes patientes qu’il est plus facile d’adapter la chaussure au pied, que le pied à la chaussure. Il est donc recommandé de mettre des chaussures larges, confortables, avec idéalement une semelle orthopédique sur mesure, conçue par un podologue ou un bottier orthopédiste. Il existe aussi des orthèses interdigitales à mettre entre les orteils, pour qu’ils ne se chevauchent pas.
Quand l’opération est-elle nécessaire?
La chirurgie est indiquée et recommandée pour les déformations qui deviennent gênantes au quotidien. En effet, certaines femmes voient leur déformation augmenter ou les douleurs devenir invalidantes, malgré le port de chaussures adaptées et de semelles sur mesure. Dans ces cas-là, il est recommandé de ne pas attendre que la déformation se péjore et s’aggrave et se diriger vers une prise en charge chirurgicale.
Comment se déroule une intervention?
Deux grandes familles de chirurgie cohabitent: la plus ancienne, traditionnelle, se pratique à ciel ouvert, alors que depuis le début des années 2000, la chirurgie percutanée ou mini-invasive (MIS en anglais Minimal Invasive Surgery), plus respectueuse des tissus, s’impose peu à peu.
Nous pouvons même parler d’une « nouvelle vague » qui déferle dans le monde de la chirurgie du pied et de la cheville. « Le Tsunami » de la chirurgie percutanée.
A noter que l’intervention percutanée reste difficile et nécessite une formation spécifique, car les gestes osseux et tendineux sont effectués par des incisions millimétriques de la peau. Grâce à ces nouvelles techniques, les avantages sont nombreux : le temps opératoire est réduit, l’agression chirurgicale est moins, les cicatrices quasiment inexistantes (minimétriques) et les patientes ont beaucoup moins de douleurs, voire aucune (chez presque 20 %).
Mais attention, le seuil de la douleur est variable pour chaque personne.
Enfin, puisque l’agressivité sur les tissus demeure faible, la récupération est plus rapide: les patientes peuvent marcher avec une chaussure orthopédique spéciale directement après l’opération pour une durée de 4 à 6 semaines.
Le suivi post-opératoire rapproché reste capital afin de s’assurer d’une bonne évolution.
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