Le syndrome métabolique

La sédentarité combinée à un apport calorique déséquilibré fait de plus en plus de dégâts avec le temps. Le syndrome métabolique est une combinaison de facteurs physiques et métaboliques qui forment un « cocktail » conduisant au diabète de type 2 et aux maladies cardiovasculaires. Il n’a pas de base physiopathologique claire, il s’agit plutôt d’un ensemble de données. Pour l’éviter, il faut changer ses habitudes de vie, cesser de mener une vie sédentaire et se nourrir plus sainement. Il existe, bien sûr, des médicaments pour aider à résoudre les problèmes mentionnés, mais il est beaucoup trop complexe pour que de simples pilules puissent aider à éradiquer ces problèmes.

Vous voulez en savoir plus ? Continuez à lire l’article du Dr. Nicolas von der Weid !

Depuis une cinquantaine d’années, en Europe d’abord, puis dans les pays dits émergents, les conditions qui régissent notre mode de vie se sont modifiées d’une façon radicale et ont eu une influence prépondérante sur certaines caractéristiques physiques et métaboliques des populations concernées.

Un apport calorique souvent excessif et déséquilibré joint à une sédentarité de plus en plus répandue constitue une véritable bombe à retardement dont l’explosion finale risque de causer des dégâts gigantesques parmi les populations les plus vulnérables.

N’oublions pas que depuis des millions d’années, nous avons été sélectionnés comme des chasseurs-cueilleurs obtenant tout juste la ration alimentaire nécessaire à notre survie.

Le changement survenu dans notre mode de vie, depuis 50 ans, a été si rapide que nous sommes génétiquement inaptes à y faire face, sauf si une prise de conscience générale, suivie de décisions adéquates est mise en place. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’obésité et la sédentarité ne frappent pas que l’Europe, tant s’en faut, mais bien des pays dits en voie de développement et dont la population est génétiquement beaucoup plus vulnérables face à ces deux fléaux.

De plus, les couches de la société, les plus pauvres, sont plus cruellement frappées que les autres, rendant par la même, encore plus problématique les possibles mesures de prévention ou de traitement.

Par syndrome métabolique, on entend une constellation de données physiques et métaboliques dont l’ensemble constitue un « cocktail » détonnant, aboutissant à un diabète de type 2 et des affections cardiovasculaires à l’impressionnante morbidité et mortalité.

Ce concept de syndrome métabolique n’a pas de base physiopathologique claire, il s’agit d’un ensemble de données, qui, réunies, constituent une situation, à très haut risque principalement cardiovasculaire.

Il existe plusieurs définitions du syndrome métabolique dont la dernière qui est généralement acceptée et qui a été établie par l’IDF (International Diabetes Federation):

  • L’âge n’apparaît pas dans la définition de ce syndrome, mais il est clair que plus l’on avance en âge, plus l’on est menacé par cette constellation clinique et métabolique.
  • Le poids: une remarque intéressante que l’on peut faire, réside dans l’absence de critère du poids ou du rapport poids/taille (Index pondéral). En effet, les études épidémiologiques effectuées dans le domaine cardiovasculaire, ont révélé que l’obésité tronculaire, à savoir l’augmentation du tour de taille, constitue un facteur de risque bien plus déterminant que le poids en lui-même.

Ceci s’explique par le fait suivant:

La graisse abdominale:

Contrairement à ce que l’on pensait, le tissu adipeux et tout particulièrement la graisse péritonéale ne constitue pas seulement un tissu de réserve, mais se révèle être un organe extrêmement actif capable de sécréter une quantité importante d’hormones, dont les effets pourront contrecarrer l’action de l’insuline (donc augmenter le taux de sucre sanguin) et considérablement accroître ce que l’on appelle un état inflammatoire, dont on connaît maintenant les dégâts qu’il peut commettre à l’encontre des vaisseaux sanguins.

Certains auteurs pensent qu’une perturbation hépatique qui accompagne souvent le syndrome métabolique, à savoir la stéatose hépatique non alcoolique, devrait faire partie de la définition du syndrome métabolique, mais pour le moment, elle n’y figure pas. L’expérience montre cependant qu’une augmentation des enzymes produits par le foie est très fréquemment rencontrée dans le syndrome métabolique. Il est important de connaître ce fait, car un nombre important de patients atteint de stéatose hépatique, accompagnant le syndrome métabolique se sont vus soupçonnés d’être alcooliques par leur médecin, alors qu’il n’en était rien !

Signification et importance du syndrome métabolique:

La prévalence du syndrome métabolique est inquiétante, une étude européenne récente, a montré une prévalence de 5% environ dans la classe d’âge des 16-25 ans, mais que celle-ci s’élevait à 27% dans la tranche des 55-65 ans. On notera une proportion masculine couramment plus élevée que la féminine. Dans les pays dits émergents, ce syndrome est en voie constante d’accroissement, et ce d’autant plus que leurs populations sont génétiquement plus à risque que les populations européennes.

Le syndrome métabolique un facteur de risque pour la santé ?

Malheureusement, cette constellation constitue effectivement un facteur important de développer un diabète de type 2. En effet, les patients dont la glycémie à jeun dépasse 5,6mmol/l auront entre 5 à 8% de malchance de développer un diabète de type 2 par année! De plus, le risque d’avoir une affection cardiovasculaire est 2 fois plus élevée chez les patients atteints de syndrome métabolique.

Et maintenant que peut-on faire ?

Comme pour beaucoup de maladie dite de civilisation, il n’existe pas de pilule miracle capable de régler le problème. La première mesure, la plus efficace est également la plus difficile à appliquer. Il s’agit d’un changement de mode de vie, comprenant des mesures diététiques, couplées à une activité physique régulière.

Des études épidémiologiques bien menées, sur plusieurs milliers de patients, ont démontré que des changements du mode d’alimentation, avec une activité physique régulière, soit 150 minutes par semaine, diminuait le risque, chez les patients souffrant d’une anomalie de la tolérance aux hydrates de carbone, de passer à un diabète de type 2 dans une proportion de 60% !

Bien entendu, l’arrêt du tabac fait partie intégrante de ces mesures concernant le comportement cependant, plusieurs autres études ont également montré que le taux de sucre n’était pas seul en cause et qu’il faut également tenir compte du taux de cholestérol ainsi que de la pression artérielle. En effet, limiter au maximum tous les facteurs de risque semble essentiel pour prévenir les accidents cardio et cérebrovasculaires.

On s’attache donc à équilibrer au plus près les facteurs de risque cardiovasculaire, en utilisant des médicaments si les mesures d’hygiène de vie ne suffisent pas. Certes, tout cela a un coût, les patients concernés devront souvent prendre plusieurs médicaments. Il est quelquefois difficile de faire comprendre à des personnes qui s’estiment en bonne santé, qu’elles doivent avaler plusieurs pastilles par jour, alors qu’elles n’en ressentent pas le besoin et qu’elles ne se sentent pas mieux en prenant consciencieusement leur traitement.

Nous avons maintenant une large palette de médicaments pouvant traiter la glycémie, le cholestérol et la tension artérielle, mais des comprimés ne peuvent seuls résoudre cette entité complexe qu’est le syndrome métabolique et seule une collaboration active du patient , couplée à un traitement médicamenteux permettra de faire reculer le spectre de la maladie cardiovasculaire qui reste encore le premier pourvoyeur de décès en Europe, bien qu’un réjouissant recul soit constaté depuis quelques années.

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