Traiter précocement la surdité, c’est éviter des troubles cognitifs pouvant conduire à la démence

woman hearing

Prof. Albert Mudry

Clinique de Montchoisi, Lausanne

juillet 29, 2021

La surdité peut entraîner des problèmes non seulement physiques, mais aussi sociaux et cognitifs. Certains chercheurs ont indiqué que la démence est plus susceptible de survenir entre 45 et 64 ans. Les neurosciences ont également expliqué que la surdité a un impact sur le cerveau et ses fonctions, ce qui prouve littéralement l’effet sur les problèmes sociaux et cognitifs. Afin d’éviter ces problèmes, nous devons prendre grand soin de notre hygiène, avoir une protection sonore adéquate, une détection précoce des problèmes, et aussi porter des appareils auditifs si nécessaire ! En parlant de détection précoce, il est vital de reconnaître les premiers signes de perte auditive. Si un professionnel s’occupe immédiatement du problème, tous les problèmes susmentionnés peuvent être résolus !

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Depuis une vingtaine d’années, il est démontré que la surdité peut engendrer des problèmes non seulement physiques, mais aussi sociaux et cognitifs. Pour éviter cette évolution, il faut prendre soin de ses oreilles par une hygiène correcte, une protection correcte contre le bruit et un dépistage précoce en cas de problèmes. Le port d’aides auditives va ralentir cette évolution.

Dans un article publié en 2019 dans une revue médicale prestigieuse, on peut lire : « la perte d’audition est positivement associée à un risque de démence, en particulier chez les patients âgés de 45 à 64 ans. Protection auditive, dépistage et traitement peuvent être utilisés comme stratégies pour atténuer ce facteur de risque potentiel. » Affirmation surement choquante et effrayante, mais oh combien réaliste ! Le développement des neurosciences ces 20 dernières années a montré qu’une surdité engendrait effectivement des modifications très importantes et délétères au niveau du fonctionnement du cerveau et de la santé du patient, non seulement physiques, mais aussi sociales et cognitives. Cette plasticité cérébrale peut se résumer en : un organe stimulé fonctionne mieux et plus longtemps qu’un organe non stimulé. De plus, plus un organe est en manque de stimulation sensorielle, plus l’amélioration de celui-ci sera difficile et longue. La vitesse de déclin est statistiquement dépendante de la sévérité de la perte auditive, dont l’étiologie la plus fréquente est la presbyacousie liée à l’âge. Due à une perte de fonction des cellules ciliées auditives, cette diminution auditive souvent insidieuse entraîne, au début, des difficultés de compréhension de la parole surtout en milieu bruyant mais aussi lorsque son locuteur parle trop doucement ou trop rapidement. C’est un processus multifactoriel qui touche plus d’un tiers des personnes en vieillissant.

Le développement des neurosciences ces 20 dernières années a montré qu’une surdité engendrait effectivement des modifications très importantes et délétères au niveau du fonctionnement du cerveau et de la santé du patient, non seulement physiques, mais aussi sociales et cognitives.

Minimiser les effets de cette surdité n’est donc pas la bonne piste à suivre. Aujourd’hui, la seule mesure efficace, en cas de perte de l’audition même légère, est le port d’une aide auditive. Plus celui-ci est précoce, plus les chances de minimiser les effets de ce manque de stimulation auditive sont grandes. Trois principes fondamentaux conduisent à ne pas minimiser cette diminution de l’audition, principes déjà mentionnés dans un texte de 1839 : « L’ouïe ne peut être bonne et aiguë, que lorsque, d’une part, les organes [de l’audition] sont bien conformés, et qu’ils se trouvent tous en bonne santé, et lorsque, d’autre part, la propagation des impressions reçues s’opère comme il faut par les nerfs de l’ouïe, et que le cerveau est sain. Une seule de ces conditions manque-t-elle, l’ouïe devient plus ou moins imparfaite […] Le premier symptôme, par lequel s’annonce l’affaiblissement du sens de l’ouïe, est la difficulté qu’éprouve le malade de suivre une conversation générale et animée, ou d’entendre, avec la même netteté, le chant et l’accompagnement d’un morceau de musique. » Ces principes, qui permettent d’essayer de conserver une bonne audition le plus longtemps possible, peuvent être simplifiés en : prendre soin de ses oreilles – prévenir une baisse de l’audition – et savoir remarquer les premiers signes. Même si l’homme ne peut pas lutter contre le vieillissement de l’oreille, ou contre sa génétique, il peut appliquer ces principes. 

Prendre soin de ses oreilles veut dire tout d’abord en avoir une hygiène correcte, notamment en évitant toute manipulation inutile pour garder des conduits auditifs externes propres. En fait, les oreilles se nettoient toutes seules, la cire étant la voirie naturelle de celles-ci. Essayer de l’enlever avec des douches, des cotons-tiges ou autres instruments entraine le risque de repousser la cire plus en profondeur et de créer des bouchons que l’oreille ne sera plus capable d’éliminer spontanément. C’est la première cause de surdité à exclure.

Prévenir, autant que cela soit possible, une baisse de l’audition consiste essentiellement à se protéger contre les bruits intempestifs. Le bruit fait partie de notre environnement quotidien, qu’il soit considéré comme un plaisir ou un désagrément. Il peut devenir une véritable nuisance et polluer la vie de certaines personnes. Plus l’oreille est « âgée », plus elle est sensible aux bruits. Se protéger contre les traumatismes acoustiques répétés est à la portée de tout un chacun. Deux niveaux de prévention existent : le premier consiste à éviter les endroits bruyants et le second à se protéger individuellement pour diminuer l’intensité du son parvenant à l’oreille.

Finalement la clé c’est d’être capable de remarquer les premiers signes de diminution de l’audition. D’apparence simple et banale à première vue, ce n’est souvent pas le cas. Cela est tout d’abord lié à une attitude générale qui a tendance à minimiser, voir refuser l’apparition de ces premiers symptômes, qui interviennent le plus souvent lorsque la personne est en communauté. De plus, mal entendre est souvent perçu comme un handicap qu’il faut cacher pour éviter des remarques parfois considérées comme désagréables et déplaisantes. Un autre danger est le repli sur soi de la personne qui commence à avoir des difficultés de compréhension. La seule manière de connaître l’étendue de ces premiers signes est d’effectuer un bilan médical et audiométrique de l’oreille pour tout d’abord essayer de comprendre, si possible, l’origine de cette baisse de l’audition et de discuter ensuite d’éventuelles mesures envisageables pour en freiner, ou plutôt en minimiser l’évolution. 

Comme déjà expliqué, la seule mesure efficace est le port d’aides auditives. Cela permet une réversibilité de la plasticité avec une amélioration des performances cognitives et ainsi une diminution des risques de démence.

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Finalement la clé c’est d’être capable de remarquer les premiers signes de diminution de l’audition. D’apparence simple et banale à première vue, ce n’est souvent pas le cas.

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