Le cancer et l’âge

a woman studies cells

Dr. Volker Kirchner & Prof. Jacques Proust

Oncologie, Clinique de Genolier

septembre 15, 2022

Le vieillissement est un facteur de risque connu pour le cancer. La majorité des cas de cancer surviennent après l’âge de 65 ans, ce qui signifie que le vieillissement est en fait le facteur de risque le plus important. Parmi les types de cancer les plus courants figurent le cancer de la peau, le cancer du sein, le cancer de la prostate, le cancer du poumon, le cancer du côlon et du rectum, le mélanome, le cancer de la vessie et bien d’autres encore. Afin de le prévenir, nous devrions examiner notre corps au moins une fois par mois pour voir s’il y a des irrégularités. Les examens cliniques doivent être effectués une fois par an, mais il existe bien d’autres moyens de contrôler notre santé.

Pour en savoir plus, continuez à lire l’article du Dr Volker Kirchner et du Prof. Jacques Proust.

Le cancer est une maladie qui résulte de l’altération de certains gènes impliqués dans le contrôle de la division cellulaire. De manière physiologique, ces gènes peuvent soit accélérer la division cellulaire – on parle alors de protooncogènes – soit la ralentir – on parle alors de gènes de suppression des tumeurs. Si le processus est pathologique, les mutations successives de ces gènes conduiront à une prolifération cellulaire incontrôlée. Les cellules porteuses de telles mutations vont acquérir des propriétés différentes de celles des cellules normales.

Elles deviennent insensibles à leur environnement, échappent à tout mécanisme de régulation et deviennent capables de se propager à toutes les parties de l’organisme entier, entraînant le développement de métastases.

QUELLE EST LA CAUSE DE CES MUTATIONS ?

Lorsqu’une cellule se divise, elle doit répliquer à l’identique la grande molécule d’ADN qui se trouve dans son noyau et toute l’information génétique nécessaire à son fonctionnement, y compris celle codée par les protooncogènes et les gènes de suppression des tumeurs. Or, la molécule d’ADN est intrinsèquement instable et sujette à des mutations spontanées.

De plus, cette molécule est constamment exposée à l’action de facteurs cancérigènes (qui provoquent le cancer) qui favorisent l’apparition de mutations. Ces facteurs mutagènes peuvent provenir de notre environnement (radiations, polluants, pesticides, …), être liés à notre mode de vie (tabagisme, alcoolisme, consommation excessive de graisses saturées, …) ou encore être produits par notre propre organisme (radicaux libres, produits finaux de la glycation…).

L’ÂGE FAVORISE-T-IL L’APPARITION D’UN CANCER ?

L’âge est le premier facteur de risque pour l’apparition d’un cancer. Plus de 50 % des cancers surviennent après l’âge de 65 ans.

POURQUOI L’INCIDENCE DU CANCER AUGMENTE-T-ELLE AVEC L’ÂGE ?

La première raison est, bien sûr, la durée de plus en plus longue pendant laquelle un organisme vieillissant est exposé aux nombreux facteurs mutagènes environnementaux, comportementaux et métaboliques Faktoren ausgesetzt ist. Ausserdem werden unsere antioxidativen Abwehrsysteme, die normalerweise für die Neutralisierung der freien Radikale sorgen, die aus unserem eigenen Stoffwechsel stammen, mit fortschreitendem Alter immer weniger effizient. Im Lauf der Zeit erschöpft sich überdies die Aktivität der Erhaltungs- und Reparatursysteme, insbesondere jener, die an der Erkennung von DNA-Mutationen und ihrer Reparatur beteiligt sind. Und schliesslich ist die Immunkontrolle, die in bestimmten Fällen für die Erkennung und Eliminierung von Krebszellen sorgt, jenseits des 65. Lebensjahres nicht mehr so leistungsfähig.

L’INCIDENCE DE TOUS LES CANCERS AUGMENTE-T-ELLE AVEC L’ÂGE ?

C’est généralement le cas, à l’exception de certaines leucémies infantiles spécifiques et du cancer du testicule, qui est beaucoup plus fréquent chez les jeunes adultes.

CERTAINS CANCERS SURVIENNENT-ILS SPÉCIFIQUEMENT À UN CERTAIN ÂGE ?

Certains cancers, par exemple celui de la prostate, surviennent généralement à un âge avancé. Des études montrent que 90 % des hommes âgés de 90 ans ont au moins un îlot de cellules cancéreuses dans leur prostate. Toutefois, ce foyer tumoral restera le plus souvent circonscrit et ne se propagera pas en dehors de la prostate. Certains types de cancer de la peau (cancer de la peau à cellules basales et à cellules piquantes) sont également extrêmement fréquents chez les personnes âgées. Mais d’autres types de cancer qui affectent le système immunitaire (lymphomes, myélomes, leucémie lymphoïde chronique… ) se manifestent aussi principalement à un âge avancé.

PEUT-ON PRÉVENIR L’APPARITION DE CANCERS ?

Dans la mesure où le lien entre des facteurs mutagènes spécifiques et certains cancers est connu, il est bien sûr possible de limiter les risques en éliminant les expositions nocives correspondantes (tabagisme, alcoolisme…) et/ou en modifiant son mode de vie (éviter les graisses saturées, augmenter la quantité de fibres et de fruits dans l’alimentation, réduire l’obésité, limiter l’exposition au soleil…). En outre, il est possible de prévenir par la vaccination certaines infections virales dont on sait qu’elles jouent un rôle déterminant dans le développement du cancer (virus de l’hépatite B et cancer du foie, virus du papillome humain et cancer du col de l’utérus).

QUELS SONT LES MOYENS DISPONIBLES POUR UNE DÉTECTION PRÉCOCE ? QUELS SONT CEUX QUI DOIVENT ÊTRE UTILISÉS POUR LES PERSONNES ÂGÉES DE 50 ANS ET PLUS ?

  • Un auto-examen régulier de la peau, des seins et des testicules permet de détecter les changements suspects dès qu’ils apparaissent. Une telle détection doit inciter à une visite chez le médecin sans tarder.
  • L’examen clinique effectué une fois par an par le médecin généraliste, qui comprend un examen complet de la peau, mais aussi, chez les hommes, un examen digital de la prostate associé à un dosage du PSA, est l’une des étapes essentielles de la détection précoce du cancer.
  • Une palpation des seins, un examen gynécologique et un frottis du col de l’utérus par le gynécologue sont recommandés une fois par an pour toutes les femmes de tous âges.
  • Une mammographie tous les 2 ans est recommandée après l’âge de 50 ans ou plus tôt en cas de facteurs de risque particuliers, ou dès qu’une anomalie est détectée lors de la palpation des seins.
  • L’examen endoscopique de la muqueuse du côlon (coloscopie) est également recommandé tous les 7 ans après 50 ans, surtout s’il existe des facteurs de risque personnels (régime alimentaire avec trop de viande et trop peu de fibres alimentaires, irritation chronique du côlon…) ou familiaux (cancer du côlon chez un parent, un frère ou une sœur).
  • Des examens complémentaires (examen endoscopique de la muqueuse de l’œsophage et de l’estomac, échographie, tomographie par ordinateur, IRM, scintigraphie…) peuvent être proposés en fonction du contexte clinique et/ou de certains facteurs de risque.

QU’EN EST-IL DES MARQUEURS TUMORAUX BIOLOGIQUES ? SONT-ILS UTILES POUR LA DÉTECTION PRÉCOCE ?

Les cellules cancéreuses libèrent certaines substances dans notre organisme, qui peuvent ensuite être détectées par des analyses de sang. Ces marqueurs biologiques sont généralement spécifiques à chaque type de cancer (PSA pour le cancer de la prostate, CA 125 pour le cancer de l’ovaire, CEA dans le cancer colorectal, etc…), mais leur degré de spécificité peut varier considérablement d’un marqueur à l’autre. Certains marqueurs très spécifiques, comme le PSA, peuvent être utilisés pour une détection précoce, tandis que d’autres, moins spécifiques, seront plutôt utilisés dans le cadre du suivi de la maladie après le traitement et pour détecter d’éventuelles récidives.

EST-IL VRAI QUE LES CANCERS PROGRESSENT MOINS VITE CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES ?

Les cellules normales des personnes âgées se divisent plus lentement que celles des personnes jeunes. Si cette caractéristique était vraie pour les cellules cancéreuses, la progression de la maladie devrait théoriquement être moins rapide. En effet, les cellules cancéreuses qui ont subi de nombreuses mutations et n’obéissent plus aux mécanismes habituels de régulation de la prolifération cellulaire peuvent cependant présenter la même cinétique de division quel que soit l’âge. En outre, les personnes âgées sont plus sensibles, ont généralement d’autres maladies en plus, sont parfois mal nourries et ont souvent un système immunitaire affaibli. Leurs défenses et leur résistance au cancer sont donc plus faibles.

LE TRAITEMENT DOIT-IL ÊTRE ADAPTÉ EN FONCTION DE L’ÂGE ?

Lors du choix d’un traitement et de ses modalités de mise en œuvre, il est indispensable de prendre en compte les caractéristiques physiologiques et psychologiques de la vieillesse. Il faut notamment prêter attention à la présence de maladies concomitantes, connaître l’état fonctionnel du cœur, des reins, du foie et de la respiration, évaluer l’état nutritionnel et les réserves du métabolisme énergétique, mais aussi évaluer la volonté de récupération de la personne âgée.

QUAND UNE MALADIE CANCÉREUSE PEUT-ELLE ÊTRE CONSIDÉRÉE COMME DÉFINITIVEMENT GUÉRIE ? QUE SIGNIFIE LA SURVIE À 5 ANS [SANS RÉCIDIVE] ?

Après qu’un cancer a été diagnostiqué et traité, il faut assurer un suivi régulier à intervalles rapprochés. Si, après 5 ans, il n’y a pas de progression de la maladie ou de récidive, on dit que le patient passe de la phase de rémission à la phase de guérison. Bien entendu, il s’agit d’une probabilité et non d’une prédiction exacte.

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