La nutrition dans le Centre de guérison vous apportera la santé – cheveux, peau, organes, corps entier ! En plus d’apporter la santé, elle aide aussi à perdre du poids car dans le Centre de guérison, tous les patients bougent et font de l’exercice. Bien sûr, un tel régime sera mauvais pour votre corps si vous ne le mettez pas en œuvre dans le cadre d’un traitement au Centre de guérison. Quelque chose comme cela n’est pas pour tout le monde, mais la nutrition pour tous au Centre de guérison peut être faite. Chaque menu est fait séparément pour chaque personne et chaque moment est soigneusement surveillé. Si l’état du patient s’aggrave, le traitement est interrompu et non poursuivi.
Pour plus d’informations, lisez l’article du Dr Peter Erdelsky et du DF Philippe Gamondes.
Hippocrate, patron de tous les médecins, affirmait dès l’Antiquité que l’alimentation était notre tout premier médicament. C’est aussi le pari de la clinique de Leukerbad dans le Canton du Valais. Perchés à 1400 m d’altitude, le Docteur Peter Erdelsky spécialiste en chirurgie orthopédique et traumatologie et le nutritionniste Philippe Gamondès, unissent leurs compétences pour soigner les patients, prônant notamment les bienfaits du jeûne thérapeutique. Mais comment la privation de nourriture, élément si nécessaire à notre énergie et à notre santé, peut-elle avoir des bénéfices sur certains maux de notre corps? Explications avec ce tandem de choc pour qui, c’est une quasi-certitude, l’alimentation est bien au cœur de la guérison.
Qu’est-ce que le jeûne thérapeutique?
Philippe Gamondès, nutritionniste : Le jeûne thérapeutique est une abstinence complète ou partielle d’aliments. L’objectif que nous visons à la Leukerbad Clinic est avant tout de lutter contre les inflammations en empêchant l’apparition d’éléments pro-inflammatoires. Nous avons à la clinique une approche particulière du jeûne thérapeutique que nous combinons à de la chrono-alimentation, en d’autres termes : « le bon aliment au bon moment ». Nous allons par exemple éviter de donner à nos patients du jus de fruit le matin, car il augmente le taux de glycémie ce qui va bloquer la production d’éléments naturels anti-inflammatoires fabriqués par notre corps le matin. On préférera leur donner du jus d’herbe qui comporte 92% des 116 minéraux utiles à notre organisme et qui contient également un glyco-modulateur et aide à cicatriser la muqueuse intestinale, indispensable à notre corps afin d’optimiser une auto-guérison.
Comment avez-vous découvert que le jeûne thérapeutique et la chrono-alimentation pouvaient avoir des bénéfices sur certaines pathologies?
Peter Erdelsky, chirurgien orthopédique : Depuis près de 60 ans, la Leukerbad Clinic est spécialisée en réadaptation musclo-squelettique. Nous soignons tous les patients qui souffrent de maladies de l’appareil locomoteur en phase chronique ou post opératoire. Ce sont des patients qui ont subi une opération du genou ou d’une hanche par exemple. Nous prenons en charge aussi les patients atteints de rhumatismes, d’arthrite, de douleurs articulaires ou également touchés par le mal de dos. La deuxième spécialité de notre établissement, développée depuis environ 10 ans, est la médecine intégrative avec un focus sur la nutrition et la médecine traditionnelle chinoise. Un jour, nous avons reçu un jeune patient de 13 ans en surpoids. Il était atteint de grandes douleurs articulaires liées à sa surcharge pondérale. Nous l’avons pris en charge pour ses douleurs, il souhaitait aussi en profiter pour maigrir. Après discussion avec mon collègue Philippe Gamondès nutritionniste, nous avons proposé à cet adolescent une prise en charge globale. Après 3 à 4 semaines ce jeune garçon a perdu plusieurs kilos ce qui a favorisé la disparition de ses douleurs articulaires. Nous avons alors établi un lien entre l’alimentation et le phénomène anti-inflammatoire. Les résultats étaient tels que toute sa famille a décidé de suivre le même régime alimentaire, il parait même que tout son quartier s’y est mis ! Nous avons par la suite renouvelé cette approche commune avec d’autres patients. À chaque fois les résultats ont été surprenants. C’est là que nous avons été persuadés que l’alimentation ou l’absence d’alimentation jouaient un rôle essentiel dans le processus anti-inflammatoire.
On peut considérer que jeûner serait plutôt néfaste pour notre corps: manque d’énergie, carences etc… en quoi le jeûne est-il bénéfique pour notre organisme?
P. Gamondès : Une alimentation bien faite comporte obligatoirement un moment de jeûne pour que le corps puisse se réparer… toute alimentation sainement construite ne comporte-t-elle pas un déjeuner justement pour sortir du jeûne ? Concrètement, le jeûne va permettre à la cellule de retrouver un équilibre. Or, on sait qu’une inflammation chronique a très souvent une origine intestinale. Le jeûne, ce repos du système intestinal, va donc avoir un effet direct sur la réduction de l’inflammation. C’est comme un « reset » pour un ordinateur! Cela va normaliser les phénomènes inflammatoires et activer un processus d’auto guérison du corps. On peut donc légitimement attester que pour des patients atteints d’inflammations sévères, un jeûne contrôlé et sous certaines conditions peut être bénéfique. C’est prouvé : le jeûne désenflamme.
Ce jeûne thérapeutique peut-il s’appliquer à tous les patients?
P. Gamondès : Non, il n’y a pas de protocole général, c’est un régime personnalisé au regard des signes cliniques du patient et selon l’évolution de son état lors de sa prise en charge. Nous allons faire une série de tests pour déterminer si le patient peut supporter un jeûne, que ses aptitudes physiques le permettent. Parfois des patients trop maigres ou trop faibles ne pourront pas bénéficier d’un jeûne. Nous établissons alors un régime adapté avec de la chrono-alimentation, ce fameux principe du bon aliment au bon moment et voir comment évolue la situation. Lorsque le corps du patient le permet nous pouvons alors procéder à des périodes de jeûne.
Ce régime alimentaire particulier permet-il réellement d’améliorer la santé des patients?
P. Erdelsky: Il n’y a pas de doute qu’il participe activement à l’amélioration des conditions physiques des patients. De récentes études commencent à en démontrer les mérites. Nous avons aussi la certitude que la perte de poids joue un rôle essentiel dans la prise en charge de ces douleurs musculo-squelettiques. Ce qui est notable, c’est que le jeûne, sauf rares exceptions, peut s’appliquer à quasiment toutes les physionomies de patients. Mais pour avoir des effets sur le long terme, il faut impérativement que les patients puissent poursuivre la chrono-alimentation après leur prise en charge. Concrètement, nous leur apprenons à suivre une alimentation particulière tout comme nous leur apprenons à faire des exercices de gymnastique et de thérapie aquatique très bénéfiques pour les douleurs articulaires notamment. Mais dès que le patient va retourner chez lui, s’il interrompt ces bonnes habitudes, les symptômes peuvent revenir. La pierre angulaire de notre approche est donc une dimension d’éducation thérapeutique pour permettre aux patients de poursuivre leurs efforts en dehors de notre établissement. C’est essentiel pour leur guérison. Cela va aussi forcément limiter la prise de médicament anti-inflammatoires puisque nous tentons de favoriser le processus d’auto-guérison naturel du corps humain avec de l’effort physique et une alimentation contrôlée.
Avez-vous à ce sujet une anecdote qui illustre ses bénéfices?
P. Erdelsky : Je me souviens d’une histoire qui nous a beaucoup marqués. Une patiente d’environ 65 ans, souffrait d’une polyarthrite rhumatique très sévère, elle était aussi atteinte d’une maladie oncologique avec des problèmes immunitaires. A cause de ces problèmes immunitaires, elle ne pouvait pas profiter des thérapies modernes pour ses rhumatismes notamment des anti-inflammatoires et des immuno-modulateurs car elle contractait à chaque fois des allergies. Nous avons pris en charge cette dame qui souffrait de douleurs inflammatoires très intenses depuis des années : elle ne pouvait pas bouger les doigts. On a commencé son traitement avec un régime de chrono-alimentation et des thérapies physiques et aquatiques et son état s’est rapidement amélioré. Après un moment nous avons pu lui prescrire un jeûne thérapeutique lorsque son corps était apte à le supporter. Après 3 semaines de séjour, cette patiente a retrouvé la mobilité presque complète de ses mains. Son taux d’inflammation sanguin, notamment le CRP qui était en arrivant chez nous de plus de 50 mg/l, est passé sous la barre des 10 mg/l (la norme est en dessous de 5!) Ça a changé sa vie. C’était pour nous, vu son état d’origine, un petit miracle… Lorsque la patiente a quitté la clinique elle a continué à pratiquer la chrono-alimentation selon nos recommandations et a ainsi pu prolonger l’efficacité de nos traitements résultant d’une prise en charge globale hospitalière.
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