Cancer de la peau : comment éviter la chair de poule ?

doctor investigating skin

Dr. Andrea Garbea

Dermatologue, Traitement au laser, Médecine esthétique, Lutry

août 13, 2022

Le cancer de la peau est l’un des types de cancer les plus courants. On distingue le cancer de la peau blanche et le cancer de la peau noire, le blanc étant le moins agressif des deux. Environ 75 % des cancers de la peau surviennent après l’âge de 50 ans. Il est impératif que vous vous examiniez de temps en temps et que vous consultiez un médecin si vous remarquez des irrégularités. Ces irrégularités peuvent être de nouvelles taches ou des bosses sur le corps qui ne semblent pas normales. Plus vite vous vous ferez examiner, plus vite vous pourrez les enlever chirurgicalement !

Pour en savoir plus sur ce sujet, continuez à lire l’article du Dr Andrea Garbea.

Trois quarts des cancers de la peau surviennent après l’âge de 50 ans. Le cancer cutané est d’ailleurs l’un des plus répandus avec les cancers du sein ou des poumons. Qu’on se rassure, 9 fois sur 10 ces cancers qui apparaissent sous forme de taches sur la surface de la peau, sont des cancers non mélanome, c‘est à dire avec un très faible risque de métastaser. En revanche, 1 fois sur 10 ils peuvent présenter des risques car il s‘agit d‘un mélanome. Heureusement, ces cancers visibles à l’oeil nu peuvent être détectés par la vigilance des patients eux-mêmes. Un coup d’oeil avisé sur son épiderme peut donc largement limiter les dégâts. Comment peut-on les détecter ? Sous quelles formes apparaissent-ils ? Quels sont les traitements possibles ? Conseils et éléments de réponses avec la Doctoresse Andrea Garbea, dermatologue à Lutry … Afin d’éviter d’avoir la chair de poule …

À quoi ressemblent ces cancers qui se manifestent sur notre épiderme ?

Il faut bien faire la différence entre les cancers de peau non mélanome et à l’inverse ceux qui présentent des mélanomes. Les premiers également appelés cancers non melanocytaires sont les plus répandus, ils présentent environ 2 à 3 millions de cas chaque année dans le monde. Quant aux cancers melanocytaires, ou mélanomes, ils sont plus dangereux, mais bien moins courants. Les cancers non mélanome se développent généralement très lentement. Ils se présentent sous forme des petites masses dures, des nodules souvent rougeâtres qui peuvent être croûteux, rugueux et se mettent à saigner facilement. En ce qui concerne les cancers melanocytaires donc à haut risque, on parle du « cancer noir de la peau » puisque les taches sont plus foncées et pigmentées de différentes manières et grandissent bien plus rapidement que les autres. Elles peuvent grossir sensiblement en quelques mois seulement.
On repère ces taches selon la règle ABCD :
A pour asymétrie : les taches ne sont pas rondes mais difformes,
B pour bords : les bords de ces grains de beauté sont irréguliers,
C pour couleur : couleur non homogène,
D comme diamètre : elles mesurent généralement plus d’un demi centimètre.
Si ces critères sont présents, attention il faut consulter votre médecin.

Comment les repérer soi-même ? Quels sont les signes ?

La première règle est de régulièrement « s’auto-examiner », regarder attentivement l’évolution de sa peau une fois passé la cinquantaine. C’est en réalité la toute première étape du traitement. Beaucoup de patients viennent par exemple me consulter en me disant : « docteur cela m’inquiète, regardez sur mon épaule gauche je me suis rendu compte qu’une tache est apparue ». Attention néanmoins à ne pas confondre avec des taches normales de vieillesse qui sont souvent symétriques, rondes et homogènes. Le cancer de la peau n’étant pas quelque chose de « naturel » produit des taches asymétriques et difformes. Pour certaines zones par exemple le dos, il ne faut pas hésiter à utiliser un petit miroir pour contrôler. L’avantage avec le cancer de la peau est qu’il est visible et donc on peut tout à fait observer une anomalie.

Y a-t-il des zones de la peau plus sensibles que d’autres ?

D’une manière générale toutes les zones exposées au soleil. La plupart des cancers de la peau non melanocytaires se trouvent sur les mains, le décolleté, le cou, le visage, le nez et bien sûr le crâne lorsqu’on manque de cheveux. Par exemple, le fameux « cancer de l’automobiliste » existe bel et bien. Parfois on observe des patients qui ont des taches sur tout le côté gauche de leurs visages ou sur leur bras gauche à cause du soleil qui pénètre par la vitre de la portière.

Quels sont les facteurs de risque ?

Le premier facteur de risque est surtout l’exposition prolongé au soleil durant sa vie, avec ou sans coups de soleil. Ensuite, notre sensibilité au soleil est très liée à notre type de peau. Il existe six phototypes de peau différents qui vont de la peau très blanche à la peau très foncée et très noire. Les niveaux 1 et 2 qui représentent les peaux très claires, ne bronzent jamais et brûlent tout de suite au soleil. Ces peaux sont très vite agressées par les UV. Les coups de soleil augmentent aussi significativement le risque d’un cancer de peau. Si on a un type de peau de niveau 5 ou 6, donc très foncée ou noire on a peu de risque de coups de soleil. Il y a aussi certains agents cancérogènes qui peuvent jouer un rôle comme l’arsenic, le goudron et les huiles minérales non raffinées qui accentuent le risque. Idem pour certains médicaments comme les immunosuppresseurs, les rayons X ou les rayons gamma. Les facteurs génétiques jouent aussi un rôle, si les parents, les frères et soeurs ont eu un cancer de la peau il faut être particulièrement vigilant. Enfin toutes les personnes qui présentent beaucoup de grains de beauté sur le corps, plus de 50 par exemple, sont aussi des personnes à risque. Environ 20% des mélanomes se développent sur une tache existante.

Quels sont les traitements possibles ?

Le traitement le plus fréquent pour les cancers non melanocytaires est une petite chirurgie appelée « dermatochirurgie ». On fait d’abord une anesthésie locale, puis on enlève le cancer de peau avec une marge de sécurité, ensuite on fait des points de sutures. Cela se fait souvent en ambulatoire, directement dans le cabinet. Pas besoin d’être hospitalisé sauf si le cancer est très étalé. Pour des cancers de taille réduite, on peut aussi utiliser la cryothérapie (la thérapie par le froid) où l’on va brûler la zone de peau concernée avec de l’azote liquide. On peut aussi utiliser la radiothérapie si les zones sont risquées pour la chirurgie comme c’est le cas au coin de l’oeil par exemple. Autre solution également : les crèmes qui ont pour effet de modifier le système immunitaire. Ou enfin la thérapie photodynamique : on applique une crème photo sensibilisante puis dessus une lumière qui va détruire les cellules cancéreuses. Pour les cancers melanocytaires, on va pratiquer la chirurgie pour enlever la peau touchée avec une marge de sécurité. Puis si c’est nécessaire des séances de chimiothérapie, radiothérapie ou d’immunothérapie.

Pour éviter d’en arriver là, avez-vous quelques conseilsde prévention ?

Si on a déjà eu un cancer de la peau, il faut se faire suivre régulièrement par son médecin pour éviter la récidive et un deuxième cancer de la peau. L’auto-examen comme mentionné auparavant est également très important. Ensuite il faut surtout se protéger du soleil et éviter évidemment les coups de soleil. Il faut éviter de s’exposer entre 11h et 15h au moment où le soleil est le plus agressif et s’habiller en conséquence : chemise ou chemisier à manches longues, casquettes et lunettes de soleil. Mettre de la crème solaire écran total sur les zones que l’on ne peut recouvrir, comme le visage, le cou, les oreilles, la nuque et les mains. Enfin, passé la cinquantaine, si vous avez eu beaucoup de coups de soleil par le passé il faudra aussi être particulièrement vigilant.

Interview réalisée par Jean-Baptiste Bourgeon

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